Page:Créquy - Souvenirs, tome 2.djvu/31

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
27
DE LA MARQUISE DE CRÉQUY.

femme avait touché la corde sensible, et le point vulnérable. — Bonjour, Marquis de Créquy ! Bonjour, mon cousin ! s’écria très-étourdiment le Comte Antoine. Le Marquis s’inclina sans répondre. — C’est votre tante de Parabère, me dit Mme de Froulay, d’un air de répulsion convulsive ; et nous allâmes nous asseoir ailleurs !

Je ne l’ai jamais rencontrée nulle autre part, si ce n’est une fois dans la sacristie de Notre-Dame, et pour une cérémonie dont je vous parlerai plus loin.

La Marquise de Parabère, Marie-Madeleine de la Vieuville de Kermorial, avait si bien fait parler d’elle au temps de la Régence, que la famille de son mari n’a plus voulu porter un nom qu’elle avait flétri. Vous verrez dans les mémoires et les dictionnaires de son temps qu’elle avait nom Marie de Villeneuve, Anne de la Mothe-Houdancour et Françoise Tiracot ; sans compter que les uns la font mourir à la fleur de son âge, et les autres en 1783, ce qui ferait qu’elle aurait vécu plus d’un siècle. Ce que je vous en puis assurer, c’est qu’elle est morte en 1769, âgée de soixante-dix-huit ans, ainsi qu’il appert d’un acte de mon chartrier. Elle était la belle-fille de mon bisaïeul, Henry de Baudéan, Marquis de Parabère et de la Mothe-Sainte-Éraye, Comte de Neuillant-sur-Sèvre, Chevalier des ordres et Gouverneur de Poitou. Son vieux mari, César de Baudéan, Marquis de Parabère, l’avait laissée veuve en 1716 ; et je vous ai déjà dit que ma tante de Breteuil avait épousé M. de la Vieuville ; lequel était le père de cette Marquise et le second fils du Duc