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SOUVENIRS

tre de Sainte-Geneviève. Tous y étaient admis, et lorsqu’il ne pouvait les renvoyer satisfaits, on voyait que son cœur leur accordait ce que l’état de ses affaires et la nécessité l’obligeaient de leur refuser. Son cœur embrassait les nécessiteux de tous les pays, jusques à ceux de la Suisse et de Berlin en Prusse, auxquels il a fait tenir des aumones.

« Monseigneur le Duc d’Orléans a fondé en plusieurs endroits des écoles de charité pour l’instruction de la jeunesse. Il a fondé le collège de Versailles[1], ainsi qu’un établissement pour former des sages-femmes à Orléans. Il a fait travailler des hommes habiles à découvrir de nouveaux remèdes, à perfectionner les arts libéraux, l’agriculture et les manufactures. Il a acheté plusieurs secrets très importans qu’il a fait publier pour l’avantage du public ; il avait fait venir des pays lointains des simples rares pour soulager les malades. Il a doté plusieurs filles afin de les faire entrer en religion, car en mariage il aurait

  1. Le panégyriste du Duc Louis d’Orléans vient précisément de recevoir un démenti relativement à la fondation de ce collège, et voici ce qu’on trouve dans un ouvrage qui vient de paraître sous le titre de Recherches historiques et critiques sur Versailles par M. Eckart :

    « Ce Prince, d’un caractère faible et singulier, n’a jamais été le fondateur du collége de Versailles, qui dut sa formation aux Curés de Notre-Dame, mais en 1740 il lui fit don d’une rente de trois mille soixante-six livres cinq sous, sur l’Hôtel-de-Ville ; et sous la condition, qui fut exécutée, que le collége porterait son nom. »

    Note de l’Éditeur.)