Page:Créquy - Souvenirs, tome 3.djvu/84

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
80
SOUVENIRS.

qu’ils avaient été de sa société, disait-elle froidement et simplement…

Mme de Vaudémont n’a jamais mérité les indignités qu’on a répandues contre elle ; mais elle n’a pas mérité non plus l’importance et l’autorité qu’on aurait voulu donner à son salon, où, soit dit sans désobliger personne, il ne s’est jamais réuni, d’habitude et familièrement, que des gens d’une considération plus ou moins douteuse. C’est un faux air d’importance avec un relief ambitieux qu’auraient voulu se donner certains habitués de sa coterie. Parmi les femmes qui ont vécu dans ses relations intimes, on n’a jamais aperçu que la P. C. de R…[1] qui fut ce qui s’appelle une honnête personne ; et du reste, il existe entre ces deux Princesses, si différentes à certains égards, une relation d’habitudes à raison de la proche parenté, plutôt qu’une sympathie de caractère et d’affection réciproque. Si l’on a débité des infamies sur la Princesse de Vaudémont, c’est uniquement parce qu’elle voyait la plus mauvaise compagnie du monde, et c’était toujours de quelques familiers expulsés et mécontens que provenaient originairement toutes ces indignités qui finissaient par se répandre dans le

  1. On peut supposer que l’auteur a voulu parler ici de la Princesse Charlotte de Rohan-Rochefort, veuve de M. le Duc d’Enghien, son cousin-germain. On dit que M. le Prince de Condé et M. le Duc de Bourbon, son fils, ne demandaient pas mieux que de reconnaître son mariage, mais que cette Princesse s’y est toujours refusée, pour ne pas se trouver assujettie à une étiquette trop sévère en qualité de Princesse du sang.
    (Note de l’Éditeur.)