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Page:Créquy - Souvenirs, tome 4.djvu/107

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DE LA MARQUISE DE CRÉQUY.

et de sa crédulité. Ce fut après quinze ou dix-huit mois d’insinuations philosophiques et de discussions, de refus, de brusqueries réciproques et d’escarmouches entremêlées de fâcherie sérieuse, que M. de Caylus annonça qu’il avait enfin obtenu du Grand-Cophte la permission de laisser assister Mme de Gèvres à l’évocation du génie des métaux, sans obliger cette profane à prêter aucun serment. Il fut convenu qu’elle se rendrait le lendemain, par les Champs-Élysées, dans la maison de Mme de Brunoy, rue du faubourg Saint-Honoré, et c’était la nuit d’un vendredi qu’on avait choisi pour ce redoutable mystère[1].

Elle arrive à minuit (Mme de Gèvres) à la porte d’un pavillon qui se trouve au bout du jardin de Mme de Brunoy, laquelle était aux eaux de Baréges

  1. Diane-Émilie de Peyrusse des Cars des Princes de Carency, Comtes des Cars et de l’Ile-Jourdain, mariée en 1769 à Jean-Julien Paris de Montmartel, Marquis de Brunoy. Il était renommé pour sa passion d’organiser des processions magnifiques et d’édifier des reposoirs incomparables. On arrivait à Brunoy de dix lieues à la ronde, afin d’y voir passer les processions dont il était l’ordonnateur pour le jour de la Fête-Dieu et pour le vœu de Louis XIII, à l’Assomption. On estimait qu’il avait dépensé de 13 à 14 millions pour les cérémonies de sa chapelle et de son église de village. Ses parens avaient fini par le faire interdire, et Monsieur, Comte de Provence, a fait l’acquisition du magnifique château de Brunoy, qui paraît être un séjour de prédilection pour lui.
    (Note de l’Auteur.)

    Louis XVIII a conféré la qualité de Duc français au Duc de Wellington, sous le titre de Duc De Brunoy. « C’est le nom d’un lieu qui s’allie dans mon souvenir avec celui de mes plus beaux jours, et voilà pourquoi je l’ai choisi pour vous, lui dit S. M. »

    (Note de l’Éditeur.)