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Page:Créquy - Souvenirs, tome 4.djvu/121

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DE LA MARQUISE DE CRÉQUY.

royaume. Mais en admettant qu’une poignée de marchands, disséminés sur la surface de l’Europe, aurait pu transmettre à ses descendans la soif du meurtre avec le pouvoir d’ébranler des empires, on pourrait toujours objecter que le Roi Louis XVI avait révoqué la révocation de l’édit de Nantes, et, malheureusement pour nous, l’exercice du calvinisme était devenu si parfaitement libre que M. Necker, calviniste et républicain de Genève, avait été ministre du Roi plusieurs années avant l’époque où l’on égorgeait les prêtres catholiques à l’Abbaye Saint-Germain.

M. Burke était persuadé que l’existence de la grande association révolutionnaire remontait au-delà du quinzième siècle. Mais sans entrer ici dans tous les détails qu’il ne manquait pas de donner sur les crimes et la condamnation des Templiers, nous allons passer à ce qu’on a trouvé dans les papiers de Cagliostro touchant l’institution de la franc-maçonnerie.

Le Grand-Maître des Templiers, Jacques du Bourg-Molay, qui fut supplicié en 1314 et dont la famille existe encore en Nivernais, avait créé, pendant sa captivité à la Bastille, quatre loges-mères, savoir : pour l’orient, Naples ; pour l’occident, Édimbourg ; pour le nord, Stockholm ; et Paris pour le midi.

Le lendemain de l’exécution des Templiers à Paris, le Chevalier Nicolas d’Aumont et sept autres Templiers déguisés en maçons vinrent recueillir les cendres du bûcher. Quinze jours après, le Chevalier Usquin de Floriau, qui avait dénoncé l’ordre, fut