Page:Créquy - Souvenirs, tome 4.djvu/147

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
143
DE LA MARQUISE DE CRÉQUY.

la sotté modo dé raidûr actuelle né tient jamais contre une air affable ; où l’on voit cependant : Qui s’y frotte, s’y pique, cetté dévisé dé Charlémagné, je crois ; n’importe pas.

« À présent, Monsieur, descendons dé quelques dégrés ; rendez le salut à une fameux virtuose. Salüez libéralement ;… « Prénez garde a cé qué vous allez faire et né vous pressez pas ! Voyez dans un artiste celébre les délices d’une vaste empire, un homme dé néant qui monte aux astres ! qué les monarques chérissent, ennoblissent, enrichissent… Réprésentez-vous le viûx Vestris, honoré d’une pension, décoré du cordon noir (qué j’aurais à présent, là, qué j’aurais là, Mousieur le Prince, sans cette lucifériqué révolution) ! Voyez en moi le chévalier Vestris ! Salüez, Monsieur… Salüez… — Un peu plus bas !… »


J’allais oublier de vous dire que M. le Duc d’Orléans avait fini par expectorer le peu d’âme et d’esprit qu’il avait eu dans la région stomachique. L’Abbé Maury lui fit une oraison funèbre admirablement curieuse, en ce qu’il n’y parlait d’aucune personne et qu’il y parlait de toute chose. C’était depuis le sceptre jusqu’à la houlette, et depuis le cèdre jusqu’à l’hysope, à l’exemple de Salomon, dont la Sagesse avait un certain rapport avec celle de l’Abbé Maury. Mme de Montesson se crut obligée de se retirer dans un couvent jusqu’à la fin de l’année, parce que Nosseigneurs les Princes du sang lui firent savoir que si elle avait le malheur de sortir en grand deuil et voiture drapée, on conduirait son carrosse en fourrière après l’avoir fait descendre sur le pavé. Elle s’en revancha de la belle