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SOUVENIRS

Brisson ! Comme on ne sait ce qui peut arriver au train dont on y va pour les titulatures et les présentations, il ne sera pas hors de propos de vous parler ici du droit nobiliaire établi sur nos anciennes coutumes et, comme il est impossible de ne pas finir par ordonner la fermeture d’un pareil volume il est bon d’y mettre le sinet.

On n’était présenté jadis à la Cour de France que lorsqu’on avait un rang supérieur héréditaire, ou lorsqu’on avait des parens qui fussent honorés de la familiarité du Roi, soit à raison de leurs fonctions, soit par suite de la faveur ou de la bonté particulière de S. M. mais lorsque la ruine de la noblesse fancaise fut à peu près consommée, tout le monde voulut se rapprocher de la source des grâces, et les requêtes en présentation devinrent si générales, et parfois si ridicules, qu’on fut obligé de prendre un parti pour les restreindre en les régularisant.

Le moyen dont on s’avisa fut celui d’exiger des preuves de noblesse qui dateraient de l’année 1399, c’est-à-dire d’une époque antérieure à celle du premier anoblissement dont on ait mémoire et dont il existe des traces. On a toujours dit que c’était la famille de Rouault de Gamaches qui avait été anoblie en 1400 pour services rendus à la Couronne dans la charge de Grand-Argentier de France ou ministre des finances, autrement dit. Il fut arrêté que les preuves seraient établies, comme celles des grands chapitres et autres bénéfices nobles, sur quatre titres originaux par chaque degré de filiation ; et dans les derniers temps c’était M. Chérin, généalogiste de la