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SOUVENIRS

détourner le cours de l’Oise, avaient abîmé leur maison pour aplanir des collines, exhausser des vallées et bâtir des aqueducs. Son père était justement dans la situation du fils de Gargamelle, « et si bien qu’il fût né grand prince, il était au monde arrivé sans autre fortune à lui propre, qu’un pauvre habit juste et froid, rien devant, rien derrière, et les manches de même. »

La Princesse Julie me fit prier de m’intéresser à la Baronne de Framont, sœur aînée de M. de Létorières, et je me chargeai de son fils cadet qu’elle avait fait tonsurer[1]. Je commençai par lui conférer un bénéfice à ma nomination, et c’était mon prieuré de Saint-René-les-Gastines, qui rapporte au moins deux cents louis, bon an mal an, sans compter la dîmes et les droits de banalité féodale avec les autres produits éventuels. Il y avait eu des années où le revenu de ce prieuré seigneurial avait dépassé deux mille écus. C’était plus qu’il n’en fallait à l’Abbé de Framont pour étudier au séminaire de Xaintes ; mais l’Évêque du lieu m’en rendait bon compte, afin que je pusse en parler un jour ou l’autre, en sûreté de conscience, à M. Boyer, l’Évêque de Mirepoix, qui tenait la feuille des bé-

  1. Cette maison de Framont, qui est originaire du Forez ou du Gévaudan, s’est illustrée dans la marine. On a remarqué que depuis son alliance avec la sœur de M. de Létorières, elle en a gardé le privilége de la plus rare beauté, qu’elle a même celui de communiquer à toutes les familles dans lesquelles elle marie ses filles. C’est à leur alliance avec une demoiselle de Framont qu’on attribue la beauté des Montmorin, des La Tour-Maubourg et des Rochefort d’Ally.
    (Note de l’Auteur.)