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DE LA MARQUISE DE CRÉQUY.

seul jet en brocatelle jaune d’Espagne, avec de grands vases, des groupes de statues, des urnes et des torchères en bronze cantharide de la plus belle matière et dans le plus beau style de la renaissance. Aimant l’architecture et tous les arts linéaires avec passion, l’indifférence ou la précipitation de ma conductrice me fit éprouver une véritable contrariété[1].

« Chemin faisant, j’entrevis également une belle Salle du Dais, laquelle ouvrait sur le même vestibule au moyen d’une large et haute arcade cintrée, qui n’était fermée que par une barrière de ciselures dorées à hauteur d’appui. On y voyait, suivant l’usage, un trône de velours avec ses broderies, ses crépines et ses panaches ; une longue suite de portraits de famille, des armoiries sur des vitraux de couleurs, et des trophées d’armures avec des bannières et des pennons blasonnés. Il est reconnu qu’à cela près de quelque différence entre les émaux héraldiques ou les pièces du blazon, l’ajustement gothique et les dé-

  1. On peut être assuré qu’aucun des objets d’arts, de magnificence ou de curiosité, dont on va parler ici, ne sont en dehors de la vérité matérielle et de la réalité la plus notoire. Par exemple, la description de ce vestibule est parfaitement analogue à celui de Hamptoncourt, dont on sait que les marbres et les décorations métalliques avaient été transportés et rajustés dans le palais du feu roi d’Angleterre, à Carlton-House. Pour éviter toute suspicion d’imagination fantastique et de puérilité merveilleuse, il paraît que l’auteur avait eu soin d’indiquer sommairement chacune des réalités dont il a voulu réunir et pour ainsi dire encadrer les réminiscences.
    (Note de l’Éditeur.)