autre salle à peu près semblable à la première, si ce n’est qu’elle était revêtie toute en vermeil, avec des arabesques et des fleurons de ces ors nuancés de trois couleurs qui passent de mode et qui reviennent à la mode environ tous les cinquante ans. Il me semble avoir entrevu dans les reliefs d’encadrement, des oves, des rosaces, et des méandres taillés en prime d’améthiste, mais je ne veux rien vous affirmer lors que je n’en suis pas certain[1].
Cette pièce, me dit la dame, est une première salle où restent le service d’honneur, le majordome, les pages, les gentilshommes et les premiers officiers de la maison. Vous ne verrez pas beaucoup d’or et d’argent dans les appartemens habités par la Princesse, et vous pourrez, ajouta-t-elle en souriant, juger de la pureté, de l’élégance et de la simplicité de son goût par le style et les ornemens de sa chambre à coucher.
En attendant la chambre à coucher, la belle dame avait ouvert une porte latérale, et je la suivis dans une autre pièce entièrement revêtie de jaspe-fleuri : c’était la salle à manger du palais. Aux deux tiers de sa hauteur, on voyait régner sur le pourtour un bas-relief du travail de plus fini, et dont la matière me parut être le marbre blanc pentélique. Cette même salle était décorée par des buffets magnifiques : ils étaient couverts de plateaux, d’aiguières et de larges bassins
- ↑ Oratoire de la Reine d’Espagne à l’Escunial.