dorés où l’on voyait les armoiries de la ville de Florence. Les autres crédences étaient surchargées de vases et de coupes en agathe orientale, en aventurine, en cristal de roche, et tous ces précieux monumens du siècle des Médicis étaient richement sertis en orfévrerie vénitienne, ou garnis de ces admirables ciselures, émaillées par Benvenuto Cellini[1]. Nous rentrâmes dans la salle des officiers, et de là nous parvînmes au salon de compagnie.
— « Par exemple, me dit la dame, il est permis de remarquer la beauté de cette chambre-ci ! »
— Mes regards étaient d’abord tombés sur le pavé de cette belle salle et je ne pouvais les en détacher. C’était un fond de lapis-lazuli incrusté de pierres fines en mosaïque de Florence, dont une seule table a toujours coûté plusieurs années de travail et plusieurs milliers de sequins d’or. Le dessin présentait une intention générale tout-à-fait régulière ; mais lorsqu’on en considérait les compartimens, on était surpris que la plus grande variété dans les détails ne fut pas nuisible à la parfaite symétrie de l’ensemble : on trouvait ici des gerbes de fleurs ; là c’étaient des coquillages ; plus loin des papillons ; ailleurs des colibris : enfin les matières les plus solides et les plus radieuses étaient employées à l’imitation de ce que la nature a produit de plus éblouissant. Je me souviens
- ↑ Palais ducal de Modène, trésor de Piombino, sacristie patriarcale de Venise, etc.