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Page:Créquy - Souvenirs, tome 4.djvu/220

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SOUVENIRS

de la Voûte-Verte à Dresde, et je ne suis pas l’ignorant compositeur d’un conte arabe. On dirait, Seigneur Cavalier, que vous avez l’intention de me reprocher mon étonnement ? Si vous vous contentiez d’objecter que, parmi les archéologues et les voyageurs amis des arts, il n’en est pas un qui n’ait vu des choses pareilles à toutes celles que je vous ai citées, j’en conviendrais sans la moindre hésitation ; mais considérez, s’il vous plaît, poursuivit le Docteur avec un air de probité scientifique, considérez, s’il vous plaît, Seigneur Cavalier, que des raretés aussi splendides, et des joyaux d’une aussi grande somptuosité ne se rencontrent jamais qu’isolément et comme par échantillon, dans les musées, les sacristies pontificales et les appartemens royaux : aussi vous puis-je assurer que ma surprise et mes exclamations ont porté, non pas sur l’existence ou la magnificence de ces objets, mais uniquement sur le choix, l’ordonnance et la réunion d’un si grand nombre de curiosités dont je n’avais jamais vu le catalogue, et dont je n’avais pas même entendu citer la collection.

Après une digression si bien à sa place et si nécessaire à la justification du jeune savant, Romati poursuivit ainsi le fil de sa narration.

« La charmante Elfrida fut alors s’asseoir sur une pile de coussins de brocard où elle me fit prendre place à côté d’elle. Après m’avoir parlé pendant quelque temps avec une affabilité surprenante, elle