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Page:Créquy - Souvenirs, tome 4.djvu/219

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DE LA MARQUISE DE CRÉQUY.

de Visapour, je ne m’y serais pas trompé… MAis poursuivons la fin de cette relation.)

« Des oiseaux d’Amérique en prime d’opale, avec des perroquets dont le plumage était formé par des lames d’émeraudes, étaient placés sur des branches d’arbustes en or massif. De belles figures d’esclaves en jaspe noir étaient ajustées avec des colliers de perles rondes, et des girandoles de pendeloques du plus bel orient ; ils nous présentaient des plats d’or où l’on voyait des bouquets et des épis de diamans, des touffes de cerises en grenats suriens, des mirabelles de topaze, et finalement des raisins sculptés en bloc d’améthiste de la plus vieille roche. Dans plusieurs vasques de porphyre et de larges coupes en bresche d’Afrique, on voyait amoncelées des pièces d’or monnoyé de tous les siècles et de tous les pays, et principalement des quadruples d’Espagne au coin du Roi Philippe III. Enfin, mille autres curiosités prodigieuses avaient été réunies dans ce nouvel Elo-Helim, et j’étais passé de la surprise à l’état de stupéfaction. »

Ici, le Docteur Romati fut interrompu par un voyageur Castillan, qui se trouvait en visite au palais Spinelli, et qui lui demanda fièrement et sèchement : — Si c’est qu’il n’était jamais entré dans les trésors de l’Escurial ?

— Jamais, répondit modestement le Docteur, mais j’avais lu plusieurs fois la Régola sagristica du vatican, l’ancien Mémorial du Louvre, la description