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Page:Créquy - Souvenirs, tome 4.djvu/224

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SOUVENIRS

« Le superieur ouvrit alors une casette en forme de reliquaire ; il y pris un parchemin scellé d’une large bulle d’argent : — Voici, me dit-il, la décrétale de notre fondation, dont vous pouvez prendre lecture : elle suffira pour vous éclairer sur tout ce que vous avez éprouvé pendant cette nuit. Je déroulai cette charte pontificale et j’y trouvai ce qui va suivre :

« À la profonde affliction des anges et de notre cœur paternel, il était notoire à nous, ainsi qu’à nos vénérables frères les Cardinaux de la Sainte Église Romaine, que, par un esprit d’orgueil et d’aveuglement inspiré de l’enfer, Elfrida Cesarini de Monte-Salerno s’était vantés d’avoir ici-bas la jouissance et la possession du Paradis, en déclarant avec des paroles de blasphème et d’horribles outrages envers les saluts, qu’elle reniait, déniait et voulait renoncer à la participation du véritable Paradis, comme il nous est promis dans la vie éternelle. Toutefois, à l’éternelle confusion de l’esprit du mal, dans la nuit du jeudi saint au vendredi, l’année du salut. M. VC. III, induction IX, et de notre pontificat la sixième, un tremblement de terre abîma son palais, où cette malheureuse est ensevelie sous les ruines, avec les fauteurs de ses débauches et les complices de son impiété. Ayant été prévenus par nos chers fils les Archiprêtre et Archidiacre de l’Église cathédrale de Salerne (le siège vacant) que l’emplacement