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DE LA MARQUISE DE CRÉQUY.

qu’il avait fait construire sous la terrasse de son hôtel[1], et dont il avait fait revêtir en damas le plus épais, toutes les parois, la voûte et les pavés ; c’était pour s’isoler de l’électricité, supposait ce brave homme, car c’était un préjugé dont la mort de M. de Quintin qui fut pulvérisé dans son lit de soie, n’avait pu guérir certaines gens. Ce lieu de refuge n’avait qu’une seule ouverture sur les Champs-Élysées ; mais, pour en détourner la foudre, on la fermait hermétiquement au moyen d’un matelas d’étoupe imbibée d’huile ; M. de la Reynière s’y faisait toujours accompagner par trois ou quatre vigoureux garçons qui se relayaient pour battre du tambour ; j’ajouterai qu’il y buvait de l’eau d’orge, et tout sera dit. Je n’ai pas le courage de vous reparler de son fils[2].

  1. Cette belle maison de M. de la Reynière est à l’angle de la rue des Champs-Élysées et de la place Louis XV, et la grande salle voûtée dont parle l’auteur, est un café souterrain qui s’ouvre sur les Champs-Élysées, à droite du pavillon Perronet.
  2. M. de la Reynière, à qui l’auteur ne rend pas justice et à qui l’éditeur de cet ouvrage à l’honneur d’offrir l’assurance de sa considération, existe encore en disposition de grand appétit, et grâce à l’usage de la médecine du Dr Leroy, en état de santé parfaite. Il a publié, depuis la mort de Mme de Créquy, son Almanach des Gourmands et ses Légitimations gastronomiques, opéra culinaire en trois actes.
    (Note de l’Éditeur.)