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SOUVENIRS

bandonnez pas, s’écrie Mme de St.-Paër en apercevant que j’allais sortir. — Restez, Madame, ah ! restez auprès de mon lit, auprès de moi ! que je ne meure pas comme une pauvre abandonnée ! je vais mourir toute seule ! — Ah ! restez, restez, vous pouvez entendre ma confession !…

— Il faut, lui dis-je en fondant en larmes, il faut que je m’en retourne à Paris ; mais vous me reverrez, je vous l’assure ; et j’espère que je ne reviendrai pas seule.

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— Geneviève ! Geneviève ! entendez-vous et reconnaissez-vous ma voix ? (C’était au bout d’une heure et demie d’absence, et la malade était tombée dans l’affaissement narcotique immédiatement après avoir reçu l’absolution)

— Voici M. le Duc de Penthièvre ; il m’a dit en sanglottant : — Comment ? la femme de mon fils, de mon unique et cher enfant, mon fils bien-aimé !… — Allons à Clamart ; je veux la voir et la bénir, sa femme !

— Sa femme… articula-t-elle avec les lèvres et sans aucun accent de la voix ; mais comme j’étais assurée qu’elle n’était pas encore privée de connaissance, et qu’elle ne serait pas insensible à ces paroles de consolation : — C’est le Duc de Penthièvre, lui dis-je encore ; il est auprès de vous !…

Elle ouvrit les yeux ; elle regarda sans voir, d’abord ; ensuite elle suivit, en soulevant péniblement