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Page:Créquy - Souvenirs, tome 5.djvu/237

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DE LA MARQUISE DE CRÉQUY.

ses paupières, un rayon de soleil qui faisait scintiller la plaque de diamans que portait M. de Penthièvre… — Elle se mit à sourire avec une douceur ineffable, en disant : — Comment… ai-je pu… mériter ?… — Pardonnez-nous, Monseigneur !… — Votre fils !… C’est tout ce que put dire Geneviève expirante.

— Mon fils vous avait élue pour sa compagne en présence de Dieu ! puisque l’Église a consacré votre union, vous avez reçu la bénédiction du Père universel, de notre père qui est aux cieux ; je vous pardonne et vous bénis autant qu’il est en moi ; je vous bénis ! je vais prier avec vous et pour vous, ma fille !…

Elle avait rendu l’âme avant qu’il eût cessé de prier, et d’après la beauté, la candeur et la sérénité de sa figure, on aurait dit que c’était de joie qu’elle était morte.

Geneviève Galliot, dont j’espère que vous conserverez le portrait, est inhumée dans les caveaux de l’église collégiale de Dreux, à côté de la mère de M. le Prince de Lamballe, Marie-Thérèse-Félicie d’Est de Modène.

Toutes les fois que je vais à Montflaux, je ne manque jamais de m’arrêter à Dreux, pour aller faire ma prière à son intention dans l’église de St.-Étienne.

La maladie de M. de Lamballe fut longue et pénible, mais la convalescence de ce malheureux Prince fut plus longue et plus pénible encore ; il en sortir comme l’or du creuset, épuré, solide, et sa résignation fut égale à sa douleur. Par déférence pour les désirs de son père, à la sollicitation de sa