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Page:Créquy - Souvenirs, tome 5.djvu/243

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DE LA MARQUISE DE CRÉQUY.

de Laval, et j’entendis que le Maréchal-de-Bièvres s’écriait : — Par ma fois ! je voudrais bien que les imbéciles de la ville eussent autant d’esprit que les prétendus imbéciles de la Cour ! il paraît qu’on est cruellement exigeant, à Versailles ? on n’est pas aussi difficile à Paris et c’est bien heureux pour moi !…

Je reviens à M. de Laval, et je vous dirai qu’il y avait à Paris une vieille personne appelée la Marquise de Mauconseil, qui était une assez grande Dame poitevine et qui était bien malade. On ne s’en serait certainement pas tourmenté, si sa fille n’avait pas été fort à la mode ; mais comme cette fille, Mme d’Hénin, s’inquiétait assez naturellement pour la santé de sa mère, on se mit à s’émouvoir et s’enthousiasmer d’une si belle sensiblerie pour les inquiétudes de Mme d’Hénin, n’agissaient absolument qu’en vue de cette maladie-là[1]. Afin de ne pas s’éloigner de cette intéressante et précieuse malade, qui avait toujours été d’un caractère assez difficile et d’une humeur assez contrariante, et surtout pour ne pas abandonner Mme sa fille à ses angoisses et ses transes mortelles, on apprit que Mesdames de Turenne, de Poix, de Tessé, de Lauzun, de Bayes et de Brancas étaient allées s’établir auprès de ladite

  1. Étiennete-Cécile de Guynost de Mauconseil, veuve de Charles-Joseph-Alexis de Bossut d’Alsace de Chimay d’Hénin-Lietard, Prince du Saint-Empire. Nommée dame du Palais de la Reine en 1777, morte à Paris en 1816, âgée de 75 ans.
    (Note de l’Éditeur.)