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DE LA MARQUISE DE CRÉQUY.

ses rois, parce qu’elle ne voit que dans ce sang auguste ceux qui, par les lois de la monarchie, peuvent devenir ses souverains.

« Ce sentiment qui fait le caractère propre de la nation, et qui, dans la nation, distingue surtout votre noblesse ; cet amour ilaltérable pour nos Rois, que les vertus de Votre Majesté ont encore augmenté, ne nous rend que plus sensibles aux moindres atteintes que l’on peut donner au rang que nous avons toujours tenu près du trône ; mais, SIRE, votre bonté et votre justice nous rassurent. Si Votre Majesté a bien voulu donner des preuves de sa complaisance dans une occasion qui fait le bonheur et l’espérance de toute la France, elle ne voudra pas qu’un si beau jour soit une époque de douleur pour la noblesse française, et daignera dissiper ses craintes en déclarant que son intention est de conserver l’ordre établi dans le royaume depuis le commencement de la monarchie, maintenu par tous ses prédécesseurs, et dont elle a voulu elle-même, en 1718, garantir la durée, en consacrant par ses propres édits les anciennes constitutions de cet état, qui ont donné aux premiers officiers de la couronne, auprès des rois, le rang immédiat après les princes du sang. Elle comblera de reconnaissance les plus fidèles et les plus soumis de ses sujets, ainsi qu’une noblesse qui n’est pas moins prête que ses ancêtres à sacrifier sa vie et ses biens pour la défense de sa patrie et la gloire de votre couronne.

« À Paris, le 7 mai 1770, etc. »


Le Roi répondit à peu près en ces termes à M. l’Évêque de Noyon :


« La danse, aux bals de ma cour, est une chose qui ne saurait tirer à conséquence, attendu que le choix