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DE LA MARQUISE DE CRÉQUY.

Dans le village on nous dit qu’elle habite,
Et qu’elle suit toujours l’obscurité.
De la nature en sa simplicité,
Jamais maman n’a passé la limite.




Des purs esprits l’essence est impassible,
Ma mère a droit à cet heureux destin.
Ciel ! n’as-tu pas réuni dans son sein
Un esprit pur avec un cœur sensible !




Les dieux, touchés de mon humble prière,
Ont fait cesser le mal qui m’accablait
Dans ce moment, hélas ! il me semblait
Qu’un jour nouveau me rendait la lumière.




J’ai reconnu combien mon âme est tendre ;
À quelque chose ainsi malheur est bon.
Dieu ! gardez-moi de pareille leçon,
Je n’aurais pas la force de la prendre.




Couplet ajouté par M. Necker.

De mon papa voyez l’amour extrême :
Rien, m’a-t-il dit, ne peut vous désunir.
Un seul instant pourrait tout me ravir ;
Ah ! par pitié, prenez-soin de vous-même.

— Mais, Bonne-maman, ne pourrait-on pas trouver un peu d’injustice et de prévention défavorable…

— Ah ! vous croyez pouvoir me soupçonner, et