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Page:Créquy - Souvenirs, tome 6.djvu/64

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CHAPITRE III.


Histoire du philosophe Paul Olavidez. — Roman de sa vie par Cagliostro. — Les négocians espagnols. — Singulier procès entre deux maisons de commerce. — L’Infante Ouraque de Castille. — Le Comte d’Aranda. — Maxime de ce diplomate. — Générosité d’un stathouder. — La vérité sur l’inquisition. — Ses poursuites contre le Comte d’Olavidez. — Sentence de ce tribunal. — Condamnation par le Saint-Office et liste de ses familiers. — Le Cardinal de Brienne. — Les reliques en bracelet à la mode d’Espagne.

Toute l’Europe, et surtout la France philosophique, était fort occupée de la punition du philosophe Soarez-Olavidez qui venait d’être condamné par le tribunal du Saint-Office. C’est le dernier jugement qui ait été porté solennellement par l’Inquisition d’Espagne, et l’on verra qu’il ne fut ni meurtrier ni sanguinaire. Dans ces sortes de procès pour hérésie, fausse doctrine ou sacrilége, le rôle des juges ecclésiastiques à qui les lois de l’Église ont toujours interdit de participer à l’effusion du sang humain, s’est toujours borné, quoi qu’on ait pu dire, à vérifier un délit sous les rapports de la doctrine ou de la profanation des choses saintes ; les inquisiteurs proprement dits, instruisaient le procès dogmatique, interrogeaient l’accusé, constataient son innocence ou le déclaraient coupable, et s’en tenaient là. S’il avait été condamné par l’Inquisition, c’était