Page:Créquy - Souvenirs, tome 9.djvu/171

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Quant à l’ancienneté de cette famille originaire du Roussillon, où elle était possessionnée de la seigneurie de la ville d’Ope et de celle d’Estagel, il suffira de mentionner sommairement 1o  un titre de Guillaume Le Compassor, seigneur d’Ope, charte latine, en date des noues de septembre en l’année 1188, où l’on voit que ledit seigneur d’Ope cède et transporte à Bertrand de Peyrallos, à sa femme et leurs héritiers ou ayans-cause l’honorifique des droits féodaux qu’il possédait dans ladite ville d’Ope, et ceci moyennant la somme de 150 sols malgonniens, qu’il se réserve le droit de leur rembourser avant la fin de ladite année 1188, afin de pouvoir recouvrer la possession des droits qui sont l’objet de ladite cession. On nous a fait observer qu’il existait peu de charte d’une date aussi ancienne, et peu de familles française ou étrangères qui puissent fournir un document de pareille valeur.

2o  On nous a fait parvenir la transcription d’une autre charte latine en date du 20 décembre 1390, dont il appert que Françoise de Sénecterre, femme de Noble Seigneur Bertrand Le Compasseur, Chevalier, donne quittance de la somme de 1,641 livres 8 sols et 1 denier tournois, à Noble Seigneur Raymon de de Peyrallos, Vicomte de Rhodes et Sire de Cephalonie, duquel titre il résulte aussi que Bertrand Le Compasseur sus-nommé avait cédé par acte du 2 mars précèdent, au Vicomte de Rhodes, le château fort et le domaine d’Estagel au comté de Roussillon.

De plus et 3o , sous la date du 15 septembre 1391, on voit des lettres de cédule en mandement royal de Jean, Roi d’Aragon, de Valence, de Sardaigne, de Mayorque et de Minorque, Prince de Catalogne et Comte de Roussillon lequel approuve et ratifie ladite cession d’Estagel par te Noble Chevalier Bertrand Le Compasseur, avec tous ses droits de haute, moyenne et basse justice, mère et mixte impère, ainsi que ledit Chevalier Bertrand Le Compasseur, les avait acquis et reçus d’Illustre Seigneur, Pierre d’Aragon, d’heureuse mémoire, en son vivant, père dudit roi Jean d’Aragon, Valence et Sardaigne. (Lesdites chartes vidimées, copiées et collationnées à Dijon, par actes de l’année 1757).

Enfin et 4o , la copie collationnée d’une sentence de l’année 1491, en faveur de Pierre de Bey, lequel est tenu, réputé et déclaré Noble, par jugement du baillage de la ville de Troyes en Champagne, attendu les preuves fournies par lui relative à