Page:Créquy - Souvenirs, tome 9.djvu/181

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Supplément de la pétition et requête présentées à l’Assemblée Nationale, le 13 novembre 1791. Précis de mes démarches près de l’Assemblée Nationale, et de mes réponses de la Cour et des Ministres, en vertu de mes Requêtes présentées depuis le 30 Août 1791, qui étoit le septième mois d’après le recouvrement de ma liberté, aux ordres de l’Assemblée Nationale de France et du Roi des François, le même jour de mon retour en cette capitale. Dédié à l’auguste Assemblée Nationale actuellement en fonctions, et séante à Paris

Messieurs,

Le premier mars 1791, il plut à l’Assemblée Nationale constituante, et au Roi, de faire briser mes chaines en Prusse, et me faire rendre ma liberté, malgré toutes les noires instigations et mauvaises préventions que mes ennemis (d’intelligence avec les sieurs de Vergennes, de Breteuil, d’Entraigues, de Montmorin, de Moustier, d’Hertzberg et d’Eskelbeck) s’étaient efforcés de leur donner pour me perdre, et pour perpétuer ma détention injuste en Prusse ; mais mes ennemis firent tant par leurs cabales avec les sieurs de Montmorin, d’Hertzberg, de Moustier et d’Eskelbeck, qu’on ne me donna point les fonds que le Roi et l’Assemblée Nationale constituante avoient ordonné à M. de Montmorin de me remettre à la sortie de ma prison tant pour me vêtir et pouvoir revenir dans cette capitale y réclamer et poursuivre mes justes plaintes et prétentions, que pour acquitter toutes les dettes que j’avois été forcé de contracter pendant les neuf dernières années de ma détention injuste en la forteresse de Stettin, dans les États du roi de Prusse ; de manière que cette dernière injustice des ministres, sieurs de Montmorin, d’Hertzberg, d’Eskelbeck et de Moustier, fut cause que le défaut d’argent et les longues maladies que j’essuyai à la sortie de ma prison, ne me permirent point de partir de Stettin que le premier juillet dernier,