vant l’un ou l’autre des susdits tribunaux et avec des preuves convictives, car c’est pour m’être vivement opposé à ces susdites atrocités vexatoires et despotiques, et pour avoir eu le courage de donner quelques soufflets au scélérat Wanek et à quelques autres de sa clique, en leur reprochant leurs crimes, que d’abord ils filèrent doux et rampèrent devant moi, mais d’après coup et d’âpres réflexions, voyant bien que jamais leurs caresses, leurs promesses et leurs menaces ne pourroient ni me corrompre, ni m’intimider, et qu’ils me trouveroient toujours en leurs passages comme un canon chargé à mitraille et prêt à les écraser et à les foudroyer eux et leurs exécrables projets contre-révolutionnaires ; alors, et voulant se débarrasser de moi, et me perdre à quel prix que ce soit, ils m’accusèrent faussairement, dans leur comité révolutionnaire et en pleine assemblée génerale de la section, d’avoir commis un vol à Notre-Dame l’hiver dernier, et d’avoir commis plusieurs filouteries et escroqueries considérables. Je leur dis que je leur défiois de prouver aucun de ces faits et que j’allois les poursuivre au criminel jusques sur l’échafaud.
Effrayés qu’ils furent de mes menaces, ils s’érigèrent juges et parties dans leur propre cause et ils bornèrent toute leur rage à me faite arrêter et enfermer à Sainte-Pélagie, sous l’astucieux prétexte qu’étant né à Vienne en Autriche et d’une famille ci-devant noble, j’étois un homme très suspect.
Mais la loi ne peut ni ne doit sévir et punir que ceux qui n’ont point voulu accepter la constitution, ou qui ont commis les crimes contre la loi constitutionnelle ou contre la république, et elle doit protéger et défendre l’innocence opprimée ; moi et mes fils nous sommes malheureusement nés en pays étrangers et d’une famille ci devant noble ; mais si je prouve, comme je suis prêt à le faire, que je suis élevé en France dès le berceau et la mamelle, et que nous défions à qui que ce soit de pouvoir prouver un patriotisme et un civisme plus pur et mieux connu que le nôtre depuis le commencement de la révolution sans interruption jusqu’à ce jour ; je crois et j’espère fermement que tous les bons citoyens républicains, et leurs augustes réprésentans, m’accorderont la grâce que je demande, d’être interrogé ; que la tête des coupables tombe sous le glaive de la loi, et que l’innocent soit reconduit en triomphe chez lui avec le bonnet de