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XXV


George avait l’habitude d’aller voir Mamie tous les après-midi, et les heures qu’il passait avec elle étaient de beaucoup les plus agréables de sa journée. Il s’attendait tous les jours à trouver lourde cette perpétuelle conversation, mais chaque fois, après être resté vingt minutes dans la maison, il était sous le charme de Mamie. Rien ne pouvait démontrer plus clairement la supériorité de sa cousine sur les autres jeunes filles de son âge.

George savait bien au fond que son affection n’avait rien de démsurément passionné, et il n’en était que plus surpris de s’apercevoir que plus il voyait Mamie Trimm, plus il désirait la revoir.

« Crois-tu, lui dit-il un après-midi de novembre, que tous les fiancés jouissent autant que nous de leur temps de fiançailles.

— Je suis sûre que non, répondit Mamie. Mais nous sommes si raisonnables ! »

Ils étaient assis dans un petit boudoir attenant au salon. La porte était grande ouverte et ils pouvaient entendre le gai pétillement du premier feu de bois qui brûlait dans la pièce voisine. Mamie s’était installée sur un divan, un de ses petits pieds touchant à peine le tapis, l’autre restant couché, sa tête rejetée en arrière, sa petite main pendant sur le bord, si près de George qu’il n’avait qu’à étendre la sienne pour la toucher. Il était assis le dos tourné à la porte du salon, les mains croisées sur son genou. Il sourit de la réponse de Mamie.

« M’aimes-tu, George ? »

Cette question lui était posée pour la centième fois. Pour elle, elle était toujours nouvelle et la