Aller au contenu

Page:Crevel - Babylone, 1927.djvu/115

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

de la théorie des actes-champignons et le sérieux de tels travaux, leur délicatesse aussi, tant d’hypothèses et de déductions ne laissent pas le temps de maudire une femme adultère. Qu’elle saute donc à pieds joints par-dessus l’équateur, traverse les déserts à dos de chameau, se baigne dans tous les Océans du monde, elle ne risque nullement de périr lapidée. Le positiviste n’a pas la moindre envie de jeter même un tout petit caillou. Bien plus, parce qu’une sévère discipline le protège des exagérations passionnées, il n’éprouve point qu’il dispose du droit de pardon.

En veut-il à la mer de ses marées, au ciel de ses orages ?

Une sexagénaire, après avoir jeté son corset par-dessus les moulins, est allée quérir près du Sphinx quelques-unes des énigmes dont sa sœur-chouette-poisson lui donna le goût dangereux. Toute à l’exaltation d’avoir ravi le fiancé de sa propre fille et teint en jaune sa chevelure mutilée, ivre d’une liberté fraîche cueillie, la voilà au pays des Pharaons, mais un psychiâtre que ne peut abuser le romantisme des apparences, du haut de sa tranquille sagesse, comme d’un phare où en dépit de la colère des nuages, des cris du vent, du sabbat de flots, très simple apparaîtrait le jeu grandiloquent