Aller au contenu

Page:Crevel - Babylone, 1927.djvu/122

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

délégué certains pouvoirs. C’est dire qu’il n’est pas le premier venu. Dois-je l’inviter demain à déjeuner ?

— Oui, père.

Le lendemain, lorsqu’elle rentre du cours, la petite fille entend la cuisinière qui, pour la domesticité de l’immeuble, commente les événements du jour.

— Ce tourbillon, mes amis. D’abord, ce matin, je vais porter les frusques de la vieille chez le Petitdemange. Elle-même est venue m’ouvrir, fagotée comme une vieille cocotte avec un pyjama de soie rose. Une dame qui portait encore, voilà quelques mois, les chemises de son trousseau, des chemises toutes simples avec juste un petit feston à l’encolure. Elle me mène dans une chambre où je vois le juge qui se gobergeait au milieu du lit qui aurait dû être celui de ses noces avec la jeune. Vous parlez d’une secousse. Toute saisie, je retourne à la maison. À peine j’étais arrivée, bigne, voilà le vieux qui entre dans ma cuisine. C’est trotte-menu, mais ça vous a une tête solide sur les épaules. En personne, tout grand savant qu’on le dit, il m’a