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Page:Crevel - Babylone, 1927.djvu/123

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commandé le menu. Un fin déjeuner. Il paraît qu’il y avait un invité copurchic. À une heure, coup de sonnette. Le valet qui était allé ouvrir, nous revient en tire-bouchon, mes amis, à croire qu’il souffrait d’une colique de miserere. Mais ouitche. C’était la simple rigolade, une rigolade qui le tortillait, comme s’il allait, toute sa vie, demeurer pareil à un crochet à bottine. Enfin, quand il retrouve l’usage de la parole, il m’annonce :

— Ils ont invité un nain.

— Un nain, que je riposte.

Et comme il me déclare qu’on n’a pas, tous les jours, occasion de contempler pareil gringalet, je vais risquer un œil. Je vois un avorton, haut comme un choux, gros comme un rat, de noir vêtu, quasi comme un curaillon. Eh bien, devinez. Ce mal bâti épouse la jeune dame…

— Ils nous ont fait ça en trois coups de cuiller à pot, devait constater la cuisinière le lendemain même des noces de Mac-Louf et de la mère. Et maintenant, à nous les voyages. La vieille est chez les Bédouins, nos jeunes époux s’en vont aux Indes. Ce mari d’un mètre carré, il vous traverse un