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Page:Crevel - Babylone, 1927.djvu/169

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bible, il a troqué cette gibbosité à péchés. Mais du faix coupable ses épaules sont-elles donc marquées encore, que le soir, le voyant descendre harassé, vers la ville, les prostituées et leurs amis, ceux aux muscles et les autres, les jolis garçons aux joues trop roses, avec une indulgence pleine d’illusions, sourient : ce ratichonnet, ce ratichonnet… La négresse cependant continue à demeurer introuvable. Coup de grâce. Un jour le grand-père ne descend point pour le déjeuner. Est-il donc en fuite, à son tour ? On va frapper à sa porte. Pas de réponse. On entre et on trouve à jamais immobile sur son lit le malheureux savant. Il a cessé de vivre. Sans bruit, comme une déduction va du fait à ses conséquences, de la cause à l’effet, il est passé de vie à trépas. Mac-Louf rend honneur à cette fin modeste, tandis que sa femme sanglote :

« Mon père, mort ici, loin de chez lui, dans un lit d’hôtel.

— Votre père rappelé dans le sein de Dieu, corrige le Révérend.

Cette après-midi, il va interrompre ses recherches pour demeurer en prières auprès du cadavre. Ainsi, ces dames auront le temps de s’occuper de leur deuil.