Aller au contenu

Page:Crevel - Babylone, 1927.djvu/172

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

soyez clémente, et de toute votre âme, jurez que vous avez pardonné.

— J’ai pardonné, Révérend.

« Un bel enterrement doit être aussi bien réglé qu’un ballet », décide Amie, qui ordonne avec le plus grand soin les funérailles du positiviste. Rien qui soit laissé au hasard, à l’improvisation. Sa toilette, son linge, ses chaussures, tout, jusque dans les plus infimes détails, a été mûrement concerté. Lorsqu’elle arrive à la maison mortuaire, elle semble redevenue celle que le défunt appelait la compagne de sa vie. Elle s’est déguisée en elle-même d’autrefois. Le chapeau des veuves ne laisse pas voir un seul de ses blonds cheveux. Sous les voiles que le soleil de midi fait plus tristes, plus noirs, elle a retrouvé son port vertueux, cet air collet monté qui la ferait prendre pour une héroïne classique. Perdu en pleine foule, Petitdemange qui a jugé plus décent de ne point se montrer, dans le secret de son cœur fait des vœux pour que celle qui bientôt portera son nom (puisque maintenant va enfin pouvoir être régularisée leur situa-