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Page:Crevel - Babylone, 1927.djvu/89

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L’enfant a pitié de sa mère, qui, figée dans tout cet organdi jaune, a l’air d’un lampion du 14 juillet qu’on aurait oublié d’allumer.

Toute la famille est rentrée à Paris.

Arrive une gerbe de fleurs. On la met dans le salon.

« Enfin, nous tenons un gendre, et du coup un bon, m’est avis », constate la cuisinière. Elle annonce la bonne nouvelle à la domesticité de l’immeuble, décrit le futur : « Il a une barbe comme un soleil, il est tout sourire et ses dents brillent si fort au milieu du poil doré qu’on dirait d’une boîte à sardines, dans un champ de blé, au plein midi, l’été. C’est la vieille qui a tout manigancé. En voilà une qui n’est pas gnolle. Elle sait se défendre, allez. Pas fière, mais habile, finaude. Une vraie Catherine de Médicis…

La vraie Catherine de Médicis envoie chercher la petite fille :

— Ma chérie, j’ai à te parler.

— Oui, j’ai déjà compris. Maman se marie avec le barbu. Dis, est-ce qu’elle va mettre un voile et une robe blanche à traîne ? La nouvelle femme de chambre a dit qu’elle n’avait pas le droit…

Un mot rude contraint au silence la question-