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Page:Crevel - L’esprit contre la raison, 1927.djvu/33

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les feuilletons critiques des journaux, les revues, un peu partout, a été dénoncé un péril. Le culte des apparences, les préoccupations techniques certes étaient moins angoissantes et nous savons très bien comment, à l’exemple de tel ou tel animal qui peut tomber en sommeil s’il regarde longtemps un point fixe, les réalistes d’une part et, à leur suite, les esthètes qui n’avaient d’yeux que pour les attitudes, d’oreilles que pour les mots, d’attention que pour les objets, ne se dédiaient ainsi à tout cet attirail que par un confus mais réel désir de somnolence. Or l’entreprise de salut public que nous apparaît Dada avec le recul de ces quelques années a eu raison et assez vite de toutes les vieilles idoles formelles. Dans un des manifestes du mouvement Dada, lu en février 1920 au salon des Indépendants, au club du Faubourg, à l’université du faubourg Saint-Antoine et publié en mai 1920 dans la revue Littérature, Louis Aragon, après un réquisitoire où, par d’énergiques négations, il se refusait définitivement à l’emprise de la vieillerie