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Page:Crevel - L’esprit contre la raison, 1927.djvu/34

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conventionnelle, s’écriait : « Enfin, assez de toutes ces imbécillités ? Plus rien, rien, rien, rien, rien. » Et il ajoutait : « De cette façon, nous espérons que la nouveauté s’imposera moins égoïste, moins mercantile, moins obtuse, moins immensément grotesque. »

Comment, à de telles révoltes, un homme honnête pourrait-il préférer les petites combinaisons avantageuses ? Un réveil, qu’il s’agisse du réveil pour la vie quotidienne ou de l’autre, le vrai, le réveil dans la nuit, à la porte du rêve et du mystère, ne va jamais sans lutte. Mais nos visions inquiètes, au seuil des matins et des songes, voilà justement où nous retrouvons ce qui reste en nous de grandeur. C’est là et non dans le coma paisible, le radotage sans fin des après déjeuner et, comme le constate André Breton dès la seconde page du Manifeste du surréalisme : « Réduire l’imagination en esclavage, quand bien même il y irait de ce qu’on appelle grossièrement le bonheur, c’est se dérober à tout ce qu’on trouve au fond de soi de justice suprême. La