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Page:Crevel - L’esprit contre la raison, 1927.djvu/45

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de son orgueil raisonneur tant qu’elle a joui sans péril d’un petit bien-être quotidien, semble n’avoir été redevable de ses années paisibles qu’au défaut de la plus élémentaire clairvoyance. Autruche qui ferme les yeux et croit qu’elle ne sera point vue, nous savons qu’elle avait mauvaise conscience, comme les trop gros mangeurs, mauvaise haleine. Aussi ne nous attendrirons-nous point au spectacle de ses minuscules sécurités perdues.

Au reste, en admettant que l’Occident, limité par les raisons de sa raison, fût assez myope pour confondre ses vues dans le temps et l’espace avec le parfait, l’universel, l’éternel, d’ordre si vulgaire qu’ils aient pu être, les malheurs qui l’ont éveillé de sa béatitude, s’ils marquent une crise politique, économique, bien moins que la période satisfaite de relative-réalisme, méritent-ils d’être pris pour les signes d’une crise de l’esprit. Épreuves utiles, n’est-ce point de leur ensemble que nous avons pris argument pour repousser les tentations de torpeur, les lâchetés conseillées par la raison ? Que l’esprit ne soit