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Page:Crevel - Mon corps et moi (3e édition), 1926.djvu/142

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de mon baccalauréat, Verlaine et ses musiques falotes que je rougis maintenant d’avoir un peu aimées. Souvenirs de mon adolescence et même souvenirs scolaires. Pourquoi cette récapitulation, ce soir, devant une montagne dont j’espérais si fort qu’elle serait aimant ? Mes pensées voltigent. Rien ne les lie. Nul point précis ne les attire. Papillons frivoles que n’excuse point l’éclat des ailes, pensées couleur de mes yeux qui ont sommeil et ne se fermeront point pour le repos simple, mais, ce soir, impossible.

Lyrisme et litanies de mon insuffisance. Seuls me sollicitent les souvenirs qui condamnent au doute. Devant toutes les poupées cassées, la mémoire sait trop bien feindre l’attendrissement. Elle sourit, joue à la petite fille, parle d’une enfance que trop tôt endigua la pitié. Mais voici que le sourire se crispe. La petite fille se ride, fait une mine, prend des airs vieillots. Courbes soudain redressées, les lèvres s’amincissent, les narines se dilatent,