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GALLINOS 99

Mais ces débris, en ce qui regarde plusieurs au moins d'entre ces poètes, sont assez beaux et assez caracté* ristiques pour nous permettre de restituer leur physio- nomie.

Ajoutons enfin que, dans tout ce qui précède, nous n'avons en vue que l'élégie ancienne, celle du vu® et du vi» siècle. Dans la période altique, l'élégie, devenue un genre secondaire, n'a laissé que de rares vestiges. Dans la période alcxandrine, elle eut une renaissance; mais, comme il arrive toujours, en revenant à la lumière au milieu d'une civilisation renouvelée, elle se renouvela elle-même, si bien que l'élégie alexandrine, mère de l'élé- gie romaine, est presque un autre genre littéraire que l'élégie des ïyrtée, des Solon et des Tliéognis.

��II

��L'un des plus anciens, le plus ancien peut-être des poètes élégiaques grecs, est Callinos d'Ephèse. Mais il est impossible de fixer avec précision l'époque où il vi- vait. Les érudils de l'antiquité en étaient réduits sur ce point à des raisonnements, c'est-à-dire à des conjectures. Strabon remarque que Callinos parlait quelque part de Magnésie du Méandre comme d'une ville florissante, landis qu'Archiloque l'avait vue malheureuse et ruinée; il en concluait que Callinos avait dû vivre avant Ârchi- loque K L'art de Callinos, moins souple et moins savant que celui d'Archiloque, semble conûrmer celle conjecture, mais nous avons si peu de vers de Callinos, et d'ailleurs la loi du progrès technique dans les arts est sujette à tant d'exceptions, que cette raison n'a par elle-même que peu de force. D'autre part, le même Callinos, toujours suivant Strabon, avait mentionné la ruine de Sardes par

1. Slrabon, XI V. 647.

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