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iOft CHAPITRE III. — POÉSIE ÉLÉGIAQUE

les Gimmériens. S'agit-il là de la prise de Sardes men- tionnée par Hérodote * sous le règne du roi de Lydie Ardys (G78-629) ? Quelques-uns en doutent -. Strabon, en effet, distingue plusieurs prises de Sardes par les Gimmériens ; on en conclut que Callinos a pu assister à une catastrophe analogue sous Gygès ou sous Gandaule. Gependant Strabon lui-même semble dire que Callinos fut témoin non de la première invasion cimmérienne, mais de la seconde ^ Il ne faut donc pas non plus le rejeter trop loin dans le passé. Tout cela, en somme, reste vague et obscur. Ce qu'on peut dire avec vraisemblance, c'est que Callinos vécut vers le début du vii^ siècle, et qu'il est en tout cas l'un des premiers en date parmi les mat* ires de Télégie.

Sa patrie était Ephèse^ dont il appelle plusieurs fois les habitants « Smyrnéens », dit Strabon ^, en raison de l'origine commune des deux cités. Ce serait peut-être une raison de plus de le croire fort ancien.

Ses œuvres ont péri, sauf quelques rares fragments. L'un d'eux, cité par Strabon ', se lisait ev tû icpo; Awt 'koytf. S'agit-il dans ces mots d'un hymne spécial en l'honneur de Zeus, ou simplement d'une prière terminant quelque élégie? On adopte en général la première interprétation, qui soulève pourtant des difficultés. Le mot Xdyo; serait h'wn étrange pour désigner un poème distinct. Peut-être Strabon avait-il écrit : èv rî^ wpo; Aia v6;i.<{). Sinon, le texte traditionnel ne peut signifier que ceci : « dans le passage où Gallinos s'adresse à Zeus. » Le fragment d'ailleurs n'a aucun intérêt littéraire. — On peut en dire autant de ceux où Callinos mentionne les Gimmériens : ce ne

��1. Hérodote, I, 15.

2. Bergk, Gr. Liier. H, p. 179, n. 3.

3. Strabon, XIII, 627. Cf. Callinos, fr. 5.

4. Strabon, XIV, 033.

5. Jbid.

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