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122 CHAPITRE III. — POÉSIE ÉLÉGIAQUE

ment on Asie et en Egypte, mais de nombreuses légendes se formèrent à Toccasion de ces voyages. La plus connue est celle qui met Solon en rapport avec Crésus, le célèbre roi de Lydie *. Hérodote place expressément cette entre- vue dans un des voyages qui suivirent immédiatement la promulgation des lois. Mais Crésus n'est monté sur le trône qu'en 560, très peu de temps avant la mort de Solon. Le récit de Tentrevue, d'ailleurs, a un caractère légendaire et poétique incontestable. On parle aussi d*un voyage de Solon en Egypte et d'entretiens qu'il eut à Saïs avec les prêtres -. Tous ces récits sont probablement du même ordre que celui de sa rencontre avec le sage scy- the Anacharsis, raconté, suivant Plutarque ^ par un cer- tain Pataïcos, qui disait avoir en lui l'âme d*Esope : on ne peut dire plus clairement que ce sont là fantaisies gra- cieuses et parfois profondes depoètes ou de philosophes. — Solon vécut assez pour voir les débuts de la tyrannie de Pisistrate, et même pour en parler dans ses derniers vers. DîogèneLaërce suppose qu'il sortit alors d'Athènes ; mais Plutarque dit que le tyran lui témoigna des égards. Il mourut probablement vers 558, à T&ge de plus de quatre-vingts ans *.

La poésie de Solon devait être l'écho fidèle de sa vie et le commentaire poétique, pour ainsi dire, de son œuvre. Nous n'en possédons plus que deux cent cinquante vers environ. Mais on peut suivre encore dans ces fragments (dontquelques-uns, par bonheur, sont assez étendus) tou- tes les phases de sa vie; on y reconnaît les principales

��1. Hérodote, I, 29.

2. Platon, Timée, p. 20 et suiv. ; CriUas, p. 108, D.

3. Plutarque, Solon, 6, 3.

4. Plut., Soi, 32. Les cendres de Solon, suivant une légende rap- portée pur Arisloto (dans Plut., ibid.)^ furent déposées h Salamine, probablement pour indiquer que l'ile, grâce à Solon, était devenue partie intégrante de l'Attique.

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