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SOLON 125

Ce poème, suivant Plutarque, était d'une élégance ache- vée ^ Certains vers, sans doute, rappelaient Tyrtée, mais il y avait dans l'ensemble une vivacité légère et une va- riété de ton vraiment attiques.

Plusieurs élégies de Solon se rapportaient aux misè- res qui avaient précédé ses réformes. C'étaient des Ex' horiations, et c'est par ce titre que Suidas les désigne *. Un long morceau de ces Exhortations (quarante vers,peut- étre une élégie entière) a été conservé par Démosthënef qui y trouvait une admirable peinture des maux causés dans les états par les mauvais citoyens ^ On a signalé, non sans raison, quelque analogie d'inspiration entre cette pièce et YEunomie de Tyrtée. Mais il y a dans le poème de Solon une ampleur et une gr&ce qui ne devaient pas» autant que nous en pouvons juger aujourd'hui, se ren- contrer à beaucoup près chez son prédécesseur. Le dé- but présente une très belle image :

Notre patrie n'a rien à craindre ni de la volonté de Zeus ni des pensées des bienheureux Immortels. La déesse au grand cœur veille sur elle ; la fille d'un père tout-puissant, Pallas Athéné, étend son bras sur la cité.

Les maux d'Athènes viennent non des dieux, mais des hommes. Los chefs du peuple, les nobles, sont dévo- rés par l'amour insatiable des richesses et ne reculent pas devant l'injustice pour les acquérir. Le mal gagne de proche en proche.

Voilà l'ulcère qui ronge désormais toute la ville sans qu'elle puisse échapper. Elle est tombée promptement dans la triste servitude ; celle-ci réveille la discorde intestine et la guerre qui sommeillait; alors Paimable jeunesse périt en foule *,

��1. XocptévTfa); Tcdvu iTeiTO(Y)(iivov {SoL 8, 3).

2. TicoOtixai 8c' èXeyefwv.

3. Fragm. 4 {Ambcusade, J 255).

4. Vers 19-22.

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