Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t2.djvu/139

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

SOLON 127

donné au pcuplo le nécessaire et le suffisant, rien de plus; il a retranché aux puissants ce qu'ils avaient de trop :

J'ai couvert du bouclier les deux partis tour à tour, et n'ai laissé ni l*un ni l'autre vaincre injustement ^

Mais

Quand on fait de grandes choses, il est difficile de plaire à tous «.

Aussi a-t-il été critiqué. Les partisans du régime mo- narchique l'ont trouvé naïf de ne pas profiter du pouvoir illimité qu'on lui donnait pour se faire tyran :

« 

Non vraiment, Solon n'est pas un homme prudent et avisé; les dieux lui donnaient la fortune; il l'a rejetée. Son filet était plein de poissons; dans son ébahissement, il a oublié de le ti- rer : le cœur lui a manqué; il a perdu la tête.

Mais écoutez la réponse éloquente et indignée :

Je voudrais, si j'avais pris le pouvoir et mis la main sur d'immenses richesses, si j'avais été, ne fût-ce qu'un jour, tyran d'Athènes, je voudrais que de ma peau écorchée on fit une outre et que ma race fût abolie 3.

Ce morceau admirable est en vers iambiques. On le sent à la vivacité plus familière du ton. En voici un autre, plus étendu, en vers iambiques également, et où la grandeur de la pensée suscite un langage digne de l'exprimer. Il s*agit là de cette abolition partielle des det- tes que l'on appelle la Seisachthie. Les bornes hypothé-

i. Fragm. 7,

2. Fragm. 7.

3. Fragm. 33.

�� �