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Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t2.djvu/140

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128 CHAPITRE III. — POÉSIE ÉLÉGIAQUE

caires qui marquaient l'asscrvisscmont du sol ont dis- paru. Les émigrés sont rentrés. De là de grandes joies et de grandes colères. Solon, par une inspiration su- blime, invoque en témoignage la Terre elle-même, l'au- guste déesse ^ :

Elle m'en rendra un bon témoignage devant le siège de la Justice^ la grande mère des dieux Olympiens, la Terre noire de laquelle j'ai naguère enlevé les bornes plantées de tous côtés, et qui, esclave auparavant, est maintenant libre. J'ai ramené dans Athènes, dans leur patrie fondée par les dieux, bien des Athéniens qui avaient été vendus, celui-ci illégale- ment, celui-là suivant la loi; les uns amenés par la nécessité à parler un vrai langage d'oracles 3, ne connaissant plus la langue attique, en hommes qui ont longtemps erré. de tous côtés; les autres, subissant ici même une honteuse servitude, tremblants devant leurs maîtres, je les ai faits libres. Voilà ce que, par ma puissance, mettant ensemble la force et la jus- tice, j'ai accompli, et comment j'ai tenu ce que j'avais promis. J*ai écrit des lois égales pour le misérable et pour l'honnête homme, réglant pour tous une justice bien droite. Un autre que moi, un homme méchant et cupide, s'il avait pris l'aiguil- lon, n'aurait pas maintenu le peuple ^; car, si j'avais voulu

1. Fragm. 36, Bergk (Aristide Quintil. II. 536; Plut. So/on, 15). — Mais, depuis la dernière édition de Bergk, on a retrouvé un fragment sur papyrus des ico>tTetâci d'Aristote qui permet de restituer le même passage plus exactement. Cf. Landwehr, D^ pcr/^j/ro Berolinenzi^ n» 163 (Berlin, Perthes, 1883); Blass, Zu dem Papy ruif fragment aus Arislo- teles Politie (1er Athener (Hermès, t. XVIII, 1883, p. 478). Cf. aussi Albert Martin (Cavaliers athéniens^ p. 58), qui a traduit le morceau. Je reproduis en partie la traduction de M. A. Martin. En quelques passages, surtout à la fin, je lis le texte différomment.

2. *Ev AixTjç ôpivo) (conjecture de Bergk pour év Îîxyi -/pivou).

3. C'est-à-dire un langage obscur.

4. Je lis ainsi la fin du morceau :

... KévTpov t* £XXo; b)c èyb) Xa6(ov, xâcxo9pa8T)c Ts xal 9iXoxtYitJi(i>v àviQp, ovx âv xoLxifrxt Ô7)(aoV el yàp t^OêXov ÔL Tolc èvavTtoiaiv f^vSavEv tire

auTtÇ S' SVY|& (TVVETOCpOKTtV h^OLVOLi ^tO(,

iroXXùv av àvSpfov >J$* é^T)p(/SOT) ic6Xic. Suivent deux vers très altérés.

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