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SOLON 131

Mai» la destinée apporte aux hommes le mal et le bien tour à tour, et les dons des Immortels sont inévitables... Les dieux nous donnent des gains, mais de ceux-ci sort la calamité, et quand Zeus Tenvoie comme une peine, elle frappe tantôt l'un, tantôt l'autre *.

Cette grande élégie est d'une inspiration religieuse et grave. D'autres, dont il nous reste seulement quelques vers, chantaient le plaisir sous toutes les formes, et par- fois avec une liberté de langage plus antique que mo- derne. Il ne faudrait pas croire que toutes ces pièces appartiennent à la jeunesse de Selon : c'est dans sa vieil- lesse, selon Plutarque *, qu'il avait écrit les vers sui- vants :

J'aime maintenant les travaux d'Aphrodite, et ceux de Dio- nysos, et ceux des Muses, sources de délices pour les hom- mes *.

D'autres vers seraient moins faciles à citer en français.

On peut ranger dans le même groupe de poésies mo- rales un certain nombre d'élégies adressées, semble-t-il, à divers personnages : l'Athénien Critias, le tyran de Soles Philokypros; mais il ne ne nous en reste que des débris insignifiants. Ailleurs, il s'adressait à Mimnerme^, et il blâmait doucement le vieux maître de l'élégie d'avoir voulu mourir à soixante ans ; il le pressait de corriger son vers et de dire : « Puisse la Parque de la mort m'at- teindre à quatre-vingts ans ! » Toujours la même philo- sophie mesurée et raisonnable, ennemie du désespoir comme de l'injustice, et Gdèlement attachée aux idées tempérées.

Les traductions qui précèdent ont pu donner une idée

1. Vers 63-76.

2. Plutarque, Eroticos, c. 5.

3. Fragin. 20.

4. Fraj^ni. 20.

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