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Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t2.djvu/145

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THËOGNIS 133

lence de la vie morale et de la vie pratique. Aucun ne pouvait personnifier plus justement que lui l'équilibre de Tàme, la mesure hellénique et attique, Tallianco du bien faire et du bien dire dans la sérénilé d'une nature douée à la fois de ^râce et de raison.

Théognîs de Mégare est tout différent K L'élégie grec- que est vraiment une source inépuisable de contrastes. Tandis que la poésie de Selon est harmonieuse et sereine, celle de Théognis est âpre et passionnée. Tous deux ont vécu au milieu de discordes civiles prolongées ; mais Tun, par la hauteur bienveillante de sa pensée, s'élève au-dessus d'elles comme un arbitre ; l'autre se mêle à la lutte, y donne et y reçoit des blessures, ressent des haines vigoureuses, et, jusque dans sa modération, sem* ble moins un sage naturellement éloigné des excès qu'un violent qui se contient.

Los anciens nous apprennent fort peu de chose sur la vie de Théognis. Une date dans Suidas et dans Eusèbe, une allusion à sa patrie çà et là, c'est à peu près tout ce qu'ils nous en disent. Les vers de Théognis sont la principale source où nous devons puiser pour compléter et pour éclaircir ces informations. Mais ces vers nous sont arri- vés dans un tel état qu'il est indispensable, avant de s'en servir comme d'un document histori(|ue ou littéraire, d'examiner rapidement les problèmes d'authenticité que soulève la constitution du recueil actuel.

Nous possédons, sous le nom de Théognis, un recueil de vers dont l'étendue varie selon les manuscrits. La plu- part des manuscrits en contiennent un peu plus de douze

1. Sur Théognis, cf. C. Mûller, De scriptis Theognideis, léna, 1877 (progr.); Jîcrn hardi, Théognis guid de rébus divinis et ethicis senseril, Breslau, I87î) (progr.) ; et surtout Welcker, Prolégomènes de son édition. Cf. aussi lïiller, dans les Philos. Jahrb. de 1881, p. 456 et saiy.

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