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THÉOGNIS 145

Ces élégies à Kyrnos paraissent avoir été écrites du* rant UQ espace de temps assez long et dans la seconde partie de la vie de Théognis. Dès les plus anciennes, le poète est un homme, peut-être près de la vieillesse. Il parle à Kyrnos comme un père à son fils \ Il est déjà cé- lèbre, car, dans des vers qui devaient appartenir à une sorte de prologue S il parle de sa réputation répandue sur toute la terre ^. Entre les premières et les dernières, des changements de toutes sortes ont pris place : dans certains vers à Kyrnos, il crie vengeance à Zeus contre ses ennemis * ; dans d'autres, il lui prêche la résigna- tion '. Ses sentiments eux-mêmes à Tégard de son ami ne sont plus tout à fait les mêmes à la fin qu'au début : dans une pièce qui devait servir de conclusion au recueil, une plainte se mêle au souvenir de tout ce que lui-même a fait pour Kyrnos *.

Puisque Théognis était déjà célèbre, même hors de Mégare, quand il adressait ses vers à Kyrnos, il avait dû commencer de bonne heure à chanter. Il y a chance qu'un certain nombre de ses premiers vers se soient conservés dans nos manuscrits. C'est probablement aux poèmes de sa jeunesse, et non pas toujours à Mimncrme, qu'il faut rapporter la plupart de ceux où il est question de l'amour, du vin, de la musique et des banquets. Ces vers d'ailleurs sont peu nombreux, ce qui s'explique ai- sément par la tendance de plus en plus marquée à faire de Théognis un poète exclusivement moral. On trouve aussi dans le recueil actuel des vers qui renfer-

1. Oîo Te waiôl navnp (1049-1050).

2. Comme le montre le futur ôico6T)<ro(iat, v. 27.

3. IlavTac Se xar' àvOpcûicouc ôvo[A,ao-ToO (v. 23). Les motsicavtac xat' âv- 0p(o9couc s'opposent à àoroTaiv du vers suivant, ce qui prouve que sa réputation s'étendait au delà de Mégare.

4. v. 337-350.

5. V. 419-420.

A. y. 253-254. Cf. 655-656.

Hi«t. d» la Litt. gi^oqaa. — T. II. 10

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