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L'fePIGRAMME 163

mées d'un ou deux distiques. Elles ont beaucoup de na- turel et de grâce. En voici deux échantillons. La pre- mière est une inscription tombale en l'honneur d'un guer- rier * :

Quand il mourut pour Abdère, le robuste Agathon, toute la ville autour du bûcher poussa des cris de douleur; car ja- mais pareil guerrier, dans le tourbillon deTodieuse mêlée, ne fut dépouillé par le sanguinaire Ares.

L'autre accompagnait une oiïrande, un tableau peut- être ou un bas-relief qu'elle décrivait * :

Celle qui porte le thyrse, c'est Héliconias, Xanthippe est au- près d'elle, et Glaukéles suit ; elles viennent de la montagne, portant à Dionysos le lierre, la grappe succulente et le che- vreau.

Mais le maître do l'épigramme, c'est Simonide de Géos. Bien que nous devions l'étudier ailleurs comme poète lyrique, les épigrammes forment dans son œuvre un groupe si distinct qu'il n'y a pas d'inconvénient à les en séparer.

Il nous a été conservé, sous le nom de Simonide, un peu plus de quatre-vingts épigrammes. Je ne parle pas de celles qui sont unanimement considérées comme apo- cryphes, ni de quelques autres petites pièces qui ne sont pas écrites en distiques élégiaques. Sur ces quatre-vingts épigrammes, la moitié à peu près sont des épitaphes, les autres des inscriptions votives; quelques-unes, en petit nombre, sont de simples jeux d'esprit. L'authenticité de toutes ces pièces est fort loin d'être incontestable. On a poussé quelquefois le scepticisme à cet égard au delà de toute mesure; mais il est certain que beaucoup d'entre elles méritent peu de conGance. Quoiqu^il en soit, et sans

1. Fragm. 100.

2. Fragm. 108.

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