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L'ÉPiaRAMMB 165

du gonre, et ne visait à être ni plus spirituel ui plus poé- tique que le sujet ne l'y obligeait : beaucoup d'épigram- ines votives en particulier n'ont d'autre mérite que celui de l'exactitude et de la simplicité, même parmi celles qui sont attribuées à Simonide ^ ; sa gloire ne vient pas de là. Plusieurs, au contraire» sont vraiment belles, à des degrés différents.

Quelques-unes sont surtout élégantes par l'ingénieuse justesse de la pensée, par l'équilibre aisé de la phrase :

Souhaite que tes dons, ô Kytôn, plaisent au dieu fils de LétOy roi de l'Agora aux be.iux chœurs, autant que les habi- tants de Coriûthe et ses hôtes te louent de la gloire dont tu couronnes la cité '.

D'autres s'élèvent plus haut. L'épitaphe de la fille d'Hippias, Archédiké, enferme en deux distiques, avec les indications généalogiques nécessaires, à la fois brè- ves et magnifiques, un éloge moral délicat sur lequel s'arrête la pensée ; elle est d'ailleurs à peu près intra- duisible, à cause de l'inversion du premier vers, qu'on ne peut ni négliger sans affaiblir l'effet ni reproduire lit- téralement sans offenser la langue française; c'est dans l'original qu'il faut suivre les élégantes sinuosités de cette phrase précise et pleine :

'Ittttîou *Ap;^e<ytxuv ^^e xéxsuOe xôviç • ïi no^rpà^ X8 x«i àv^pàç OL^ik^êôv x^ outra, rupoéwcav iraî(^&)y t\ ovx rjpOin voûv cç àrao^aXîijv 3.

En voici le mot à mot :

Née d'un homme qui fut le premier de PHellas en son temps,

1. Cf. fragm. 132, 138, 141, 142, 147.

2. Fragm. 164.

3. Fragm. 111.

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