Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t2.djvu/178

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

166 CHAPITRE III. — POÉSIE ÉLÉGIAQUE

la fille d'Hippias, Ârchédiké, est cachée sous cette poussière : fille, femme, sœur, mère de tyrans, elle ne laissa pas son âme s'exalter jusqu'au vertige.

Mais les plus célèbres des épigrammes de Simooide, et les plus belles, sont celles que lui inspira Théroïsme des guerriers grecs tombés dans les guerres médiques. La grandeur des événements a passé dans ses vers. Sans dé- clamation, sans emphase, il a trouvé chaque fois le mot juste et pénétrant, celui qui résume et rend sensible la noblesse d'une vie ou d'une mort. Dans la bouche des combattants tués aux Thermopyles» il place ces deux vers admirables :

Étranger, va dire aux Lacédéraoniens que nous sommes ici couchés, dociles t\ la parole qu'ils avaient dite *.

Pour le devin Mégistias, mort à côté de Léonidas, il compose cette épitaphe :

Ici repose l'illustre Mégistias, tué par les Mèdes quand ils eurent franchi le Sperchios; devin, il connut alors clairement l'approche de la destinée, mais il n'eut pas le cœur d'abandon- ner les chefs de Sparte 2.

Voici d'autres vers qui semblent se rapporter aux morts de Platée ^ :

Pour couronner leur patrie d'une gloire inextinguible , ceux-ci se laissèrent envelopper par le sombre nuage du tré- pas; mais, dans la mort même, ils ne sont pas morts, car voici que d'en haut leur vertu, les glorifiant, les arrache à la de- meure d'Adés.

��\. Fragm. 92.

2. Fragm. 94.

3. Telle est du moins l'hypothèse de Bergk, très plausible Fragm. 99.

�� �