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SGOLIE 211

plie ^ I >» Hermésianax, à son tour, parlant des préten- dues amours d'Alcée pour Sappho, disait de la même façon : « Quels cômos ne lui offrit-il pas ^1 » Le mot se trouve employé encore pareillement dans Anacréon '. C'était donc une locution consacrée. Or on sait que le cômos était proprement la partie Gnale du repas» celle oi!^ Ion buvait parmi les chants et les danses, et que, par extension, ce mot a également signifié soit ces chants et ces danses, soit la troupe qui les exécutait ^. Quand Alcée ou Anacréon parlent du cômos qu'ils offrent à une jeune fille aimée d'eux, s*agit-il d*un chœur qu'ils mènent à sa porte et qui lui donne une sorte de sérénade ? ou bien la jeune fille, presque toujours une hétaïre, est-elle présente au festin lui-même ? Dans tous les cas, si ces chansons d'amour n'ont pas d'ordinaire la discrétion et l'intimité qu'un moderne s'attendrait peut-être à y trouver, c'est qu'elles se rattachent, au moins par leur origine, à la joie bruyante d'une « buverie ».

Quant à la chanson politique, elle remplaçait à Lesbos l'iambe et Télégie : c'est la forme éolienne de la même inspiration.

Les chants de table, enfin, n'appelleraient aucune ob- servation particulière si le nom même sons lequel un cer- tain nombre d'entre eux sont souvent désignés, le nom de scolie^ ('jxoXiov), ne soulevait un problème assez obscur. Tandis que les autres mots grecs cités plus haut sont des adjectifs usuels et clairs qui dénotent une classification récente, ce mot de scolicy au contraire, trahit par son

1. Fragm. 56.

2. Dans Athénée, p. 598, B.

3. Fragm. 11 : 'Epieo-o-av — i|/dtXX(i> irqxT^Sa t^ çCXt) xoifid^Cov icaT8l ASp^.

4. Pindare aussi appelle quelqnofois ses odes triomphales des x(ô|io( ; cela tient à ce qae l'ode triomphale se chantait souyent à la fin d*an banquet (d'où le nom technique iY^cÂpicov).

5. Sx6Xtov platôt que (ncoX(6v. — Sur le scolie, cf. Engelbrecht, De Scoliorum poesi^ Vienne, 1882. Gf. aussi Flach, p. 470.

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