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250 CHAPITRE V. — Lk CHANSON

Les mètres d'Anacréon étaient extrômemonl variés, Iléritier d*uno tradition rythmique et musicale déjà longue, il a profité des exemples de ses devanciers en y ajoutant. Nous n'avons pas à entrer dans le détail infini et fastidieux d'une analyse de tous ses mètres, mais il y a deux ou trois traits à signaler. D'abord, on ne trouve dans ses fragments aucune trace ni de la strophe alcaî- que ni de la strophe saphique; il a voulu, semble-t-il, s'affranchir d'une imitation trop exacte. En revanche il a beaucoup employé deux types gracieux et courts qui sont caractéristiques de sa manière. Le premier se rat- tache au rythme logaédique : c'est une petite strophe de quatre vers (quatre asclépiades à un seul choriambo) dont le dernier vers est catalcctique \ Cette strophe se réduit parfois à trois vers ou s'étend à cinq, mais il semble qu'alors Anacréon ait aimé à réunir une strophe de trois vers et une de cinq en un seul couple insépara- ble 2, L'autre type rythmique est un système, c'est-à- dire un enchaînement de vers semblables : chacun de ces vers est formé de deux ioniques mineurs très librement traités ^ Toujours, comme on le voit, une suite de vers courts et simples, bien appropriés à des chansons. D'au- tres fois, ce sont deux vers seulement, mais plus longs, qui forment système *; ou deux tétramètres ioniques as- sociés à un dimètreiambiquo servant d'épode; c'est encore une espèce de strophe rapide et courte. On pourrait mul- tiplier les analyses : ceci suffit pour faire comprendre la brièveté simple, vive, légère des rythmes d'Anacréon *.

Dans ce genre gracieux et un peu futile, Anacréon resta le maître et le modèle. Deux épigrammes attribuées

��4. Fragm. 4, 6, 8, li, etc.

2. Fragm. 1, et début du fragm. 2.

3. Fragm. 61-65.

4. Fragm. 43, 75.

5. Cf. Démôlrius, De VÈlocution^ fi.

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