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Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t2.djvu/269

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POÈMES ANAGRÉONTIQUES 357

h Simonidc (mais ccrlaincmcnl apocryphes) traduisent avec élégance le senliment de l'antiquité à ce. «ujet ^ Dans Tune, le poète demande qu'une vigne, placée sur le tombeau d'Anacréon, arrose encore de son jus déli- cieux, même sous terre, le buveur aimable aux chanta si doux. L'autre caractérise avec justesse celte poésie « qui ne respire que grâces et qu*amours », et qui sans doute, jusque dans la demeure d*Âdës, doit faire réson- ner le barbitos. Â Rome encore, chez Ovide surtout et chez Horace, on recueillerait des témoignages analo- gues '. Mais ce qui prouve mieux que tout le reste le souvenir laissé par Anacréon, c'est la collection des petits poèmes dits anacréontiquos : imiter Anacréon ou, pour mieux dire, le pasticher, devint un passe-temps lit- téraire consacré; cette mode dura des siècles, et elle produisit tant d'ouvrages qu'il nous en reste encore tout un recueil. Chose singulière, ces poèmes, dont personne aujourd'hui n'admet plus l'authenticité, sont pourtant ce qui a le plus contribué à la gloire d'Anacréon chez les modernes; quand on veut citer Anacréon, c'est ordi- nairement quelque passage de ces pièces apocryphes qu'on cite. Il est donc nécessaire d'en dite ici quelques mots ^

La collection, conservée uniquement dans l'Antho- logie de Constantin Céphalas (xi® siècle), comprend une soixantaine de pièces; chacune est formée d'un système de petits vers, dimètres ioniques ou dimètres iambiques incomplets (catalectiques) ^. Elles ont pour sujet essen-

��1. Simonide, fragm. 183, 184.

2. Horace, Épodes, 14, y. 12 ; Ovide, Art d'aimer, III, 330 (vinosi Teia Musa senis),

3. Sur les poèmes anacréontiques, cf. Welcker, Kleine Schriflcn, t. II, p. 356-392.

4. Ces derniers sont appelés aussi demi-sénaires (T)(i(a(i6sTa)* Deux pièces seulement (20 et 49) sont en vers phérécratiens.

Hitt. de la Litt. grecqoi. — T. IL 17

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